Jeudi 28 Juillet 2022

La Fed frappe fort pour abattre l'inflation et assure que la récession n'est pas là

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Face à l'inflation qui ne ralentit pas aux États-Unis, la banque centrale américaine (Fed) a frappé fort mercredi avec une nouvelle forte hausse de ses taux directeurs pour tenter de juguler l'inflation, tout en assurant pouvoir éviter la récession.
 


Le comité monétaire de la Fed (FOMC) a relevé ses taux directeurs de trois quarts de point de pourcentage, comme s'y attendaient les marchés. Ces taux se situent désormais entre 2,25% et 2,50%.

"L'inflation est beaucoup trop élevée", a affirmé le patron de la Fed Jerome Powell reconnaissant que le dernière baromètre d'inflation à 9,1% en juin, un nouveau record depuis plus de 40 ans, "était encore pire qu'attendu" par les membres de la Fed.

Il s'agit du quatrième relèvement consécutif : un quart de point en mars, un demi-point en mai, et trois quarts de point en juin - sa plus forte hausse depuis 1994.

Et "le comité monétaire anticipe que de nouvelles hausses des taux directeurs seront appropriées", a commenté la Fed dans un communiqué.

M. Powell a indiqué qu'un nouveau relèvement "inhabituellement élevé" pourrait être nécessaire lors de la prochaine réunion monétaire en septembre, puis qu'"à un certain point il sera approprié de ralentir" le mouvement.

La Fed opère habituellement par hausses d'un quart de point.

Ce nouveau relèvement des taux a été décidé à l'unanimité des douze membres votants. Le comité monétaire était au complet, sans siège vacant, pour la première fois depuis 2013.

L'objectif de ces hausses de taux est de rendre le crédit plus onéreux pour faire ralentir la consommation et l'investissement et, in fine, desserrer la pression sur les prix.

Wall Street a vu cette détermination d'un bon oeil, et a conclu en très forte hausse mercredi.

Le dollar baissait face aux principales monnaies.

"Les récents indicateurs de dépenses et de production ont ralenti", concède la Fed, évoquant notamment la consommation, locomotive de l'économie américaine.

"Cependant, les créations d'emplois sont restées robustes ces derniers mois, et le taux de chômage est toujours bas", commente aussi le FOMC, qui assure être "très attentif aux risques d'inflation".

La Fed espère réussir un "atterrissage en douceur" mais le ralentissement économique nécessaire pour faire baisser les prix pourrait s'avérer trop fort.

"Nous n'essayons pas de provoquer une récession", s'est défendu le patron de la Fed assurant que les États-Unis n'étaient pas actuellement en récession.

L'évolution du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre sera publiée jeudi. Elle pourrait être très légèrement positive, après un premier trimestre négatif (-1,6%).





"Nous pensons qu'il existe une voie pour abaisser l'inflation tout en soutenant un marché de l'emploi solide", a-t-il affirmé, pressé par les journalistes de déterminer si le PIB de la première économie mondiale n'était pas à l'orée d'une contraction.

"Encore une fois je ne pense pas que l'économie américaine soit en récession maintenant", a ajouté le responsable mettant toutefois en avant "un ralentissement des dépenses".

"Nous assistons peut-être à une légère modification du marché du travail mais ce n'est que le début", a-t-il averti. Le taux de chômage, très bas, est encore resté stable en juin à 3,6% et les créations d'emplois, encore fortes, ont ralenti.

"Notre but (...) est de réduire l'inflation et de parvenir à ce qu'on appelle +un atterrissage+ en douceur ce qui signifie sans accroissement significatif du chômage", a précisé M. Powell.

Le FMI est cependant moins optimiste. "L'environnement actuel suggère que la possibilité que les États-Unis échappent à la récession est mince", a averti mardi son chef économiste, Pierre-Olivier Gourinchas.

L'institution a fortement abaissé sa prévision de croissance pour les États-Unis en 2022 et ne table plus désormais que sur 2,3%.

Interrogé sur la lenteur initiale de la Fed à réagir à la hausse des prix, M. Powell s'est défendu : "la situation a évolué de façon très inattendue pour nous tous (...). Je ne suis pas sûr que cela aurait pesé si nous avions relevé les taux plus tôt".

"De nombreuses banques centrales ont relevé les taux trois mois avant et cela n'a pas eu d'effet", a-t-il assuré.

 

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