La croissance de l'économie japonaise a été nettement moins forte qu'initialement estimé au premier trimestre, a annoncé jeudi le gouvernement, mais les économistes ont minimisé cette révision à la baisse, la mettant sur le compte d'un ajustement "exceptionnel" des stocks de pétrole.
La hausse du produit intérieur brut (PIB) japonais a été ramenée à 1,0% en rythme annualisé de janvier à mars, alors qu'elle avait été estimée à 2,2% en lecture préliminaire, montrent les statistiques officielles. Les économistes interrogés par Reuters avaient tablé en moyenne sur une croissance de 2,4%.
Cette révision survient après une série d'indicateurs macro-économiques qui suggère que la croissance économique s'est poursuivie au deuxième trimestre grâce à une bonne tenue des exportations et de la production industrielle.
Les hausses des salaires et les dépenses des ménages restent en revanche mitigées malgré un marché du travail tendu.
La Banque du Japon (BoJ) devrait maintenir sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion les 15 et 16 juin prochains, bien que la plupart des économistes interrogés par Reuters le mois dernier avaient tablé sur un resserrement.
Les distributeurs de pétrole ont revu à la baisse leurs stocks, certaines de leurs raffineries étant hors d'usage pour cause de maintenance. Les stocks de pétrole à la fin mars ont ainsi atteint leurs plus bas niveaux depuis 2000, a précisé le gouvernement.
"Le chiffre n'est pas aussi mauvais qu'il y paraît. Il conforte l'évaluation optimiste de l'économie de la BoJ", a dit Takeshi Minami, chef économiste à l'Institut Norinchukin Research.
"En dehors de la révision des stocks, la demande des entreprises privées, y compris leurs investissements, s'est renforcée, ce qui suggère que la reprise, soutenue par les exportations, s'étend progressivement. Il est vrai que la consommation des ménage est faible, mais elle va probablement s'affermir à partir de maintenant."
D'un trimestre sur l'autre, le PIB a augmenté de 0,3% à prix constants, contre 0,5% en lecture préliminaire et une estimation moyenne de 0,6%.
Les investissements, une des composantes-clé du PIB, ont augmenté de 0,6% au premier trimestre, un chiffre bien supérieure à la hausse de 0,2% en lecture préliminaire.
Les stocks ont pesé sur la croissance à hauteur de 0,1 de point de pourcentage, Les données préliminaires indiquaient qu'ils y avaient contribué à hauteur de 0,1 point.
La consommation des ménages, qui représente à peu près 60% du PIB, a augmenté de 0,3%, contre +0,4%, selon les données préliminaires.
Reuters.