Le bureau de recherche M.S.IN a actualisé ses recommandations sur les principales valeurs bancaires cotées, dans un contexte devenu plus porteur après deux exercices marqués par le choc inflationniste et le resserrement monétaire. L’assouplissement progressif de la politique de Bank Al-Maghrib, la normalisation du coût du risque et la reprise graduelle de la dynamique de crédit constituent désormais le socle central du scénario sectoriel retenu par l’analyste.
Sur Attijariwafa Bank, les analystes maintiennet une recommandation Conserver. Le titre s’échange autour de 760 dirhams, pour un objectif de cours établi à 823 dirhams, soit un potentiel de revalorisation limité à 8,3%.
Le scénario central repose sur une poursuite de la croissance du produit net bancaire et du résultat net part du groupe, avec des TCAM respectifs de 6,73% et 6,69% sur la période 2025e-2030p. Cette dynamique serait alimentée par la progression des encours de crédits, en lien avec l’investissement public dans les infrastructures, et par la bonne tenue des activités de marché, favorisées par la détente monétaire et la vitalité du marché des changes.
La banque bénéficie par ailleurs d’une maîtrise opérationnelle jugée robuste. Le coefficient d’exploitation est attendu autour de 36,5% sur l’horizon de projection, soutenu par la montée en puissance des canaux digitaux. Le coût du risque est, de son côté, anticipé en amélioration graduelle, dans un environnement macroéconomique plus favorable.
Sur le plan boursier, la valeur affiche un PER 2025e de 14,9 et un rendement du dividende estimé à 2,5%. M.S.IN anticipe une politique de distribution en hausse progressive, avec un dividende moyen projeté à 24 dirhams par action entre 2025e et 2030p, traduisant un TCAM de 8,8%.
BCP : un profil rendement/valorisation plus attractif
À l’inverse, la recommandation sur Banque Centrale Populaire est relevée à Acheter. Le titre, qui cote autour de 290 dirhams, se voit attribuer un objectif de 355 dirhams, correspondant à un upside de 22,5%.
Le bureau de recherche table sur une croissance annualisée du PNB consolidé de 7% et du RNPG de 6% sur la période 2025e-2030p. Le scénario s’appuie sur la reprise de la demande de crédit, la contribution croissante des activités de marché – dopées par la baisse des taux et la bonne tenue du marché actions – ainsi que sur la normalisation progressive du coût du risque.
La banque populaire présente également un profil de distribution attractif. Le dividende moyen par action est attendu à 15,08 dirhams sur la période de projection, soit un TCAM de 9,5%, avec un taux de distribution structurellement plus élevé que celui de ses pairs. Le rendement du dividende ressort à 4,0% en 2025e, pour un PER de 12,6 et un ratio price-to-book de 1,36.
Sur le plan opérationnel, les analystes soulignent la contribution attendue de la finance participative via la filiale Al Yousr, ainsi que la capacité du groupe à contenir ses charges, avec un coefficient d’exploitation projeté autour de 45% sur l’horizon 2030.
Au-delà des cas individuels, la note de M.S.IN reflète une lecture globalement plus constructive du secteur bancaire coté. La combinaison d’un environnement macroéconomique plus lisible, d’une détente monétaire progressive et d’une amélioration de la qualité des actifs redonne de la visibilité aux trajectoires bénéficiaires. Dans ce cadre, Attijariwafa bank conserve son statut de valeur de fond de portefeuille, tandis que BCP apparaît comme le principal levier de revalorisation à moyen terme au sein du compartiment bancaire.