Optimisme prudent pour les équipes de CIH Capital Management quant aux perspectives du marché boursier cette année. Le gestionnaire d'actifs semble en effet adopter un biais plus marqué pour la résilience et la sécurité intrinsèque offertes par les valeurs sous-évaluées, au détriment des valeurs de croissance qui ont affiché de fortes hausses en 2024.
Dans une note étoffée publiée fin janvier, la filiale de CIH Bank ne manque pas de rappeler que le Maroc affiche des fondamentaux encourageants, avec notamment une croissance projetée à +3,9 % par Bank Al-Maghrib. L’économie du Royaume, en pleine expansion, soutenue par des politiques incitatives et une diversification accrue des partenaires économiques – avec une montée en puissance de la Chine et des États-Unis – offre en effet un terreau fertile pour ceux qui souhaitent surperformer. La société de gestion rappelle d’ailleurs que « tous les marchés confondus, l’indice actions phare de la bourse de Casablanca clôture 2024 juste devant le marché US et loin devant les autres places financières ».
Pourtant, derrière cet optimisme se cache une vigilance particulière. La valorisation du MASI, ayant progressé à un rythme presque deux fois supérieur à la croissance des bénéfices, soulève des questions sur la pérennité de cette dynamique. De surcroît, les incertitudes liées à la conjoncture macroéconomique – notamment les aléas climatiques affectant le secteur agricole – imposent une analyse plus nuancée des risques.
La prédilection pour les actions « value »
C’est précisément dans ce contexte que CIH Capital Management penche résolument pour le segment « value ». La logique est simple : les actions « value », moins exposées aux risques de survalorisation, semblent mieux armées pour traverser d’éventuels épisodes de volatilité.
La stratégie de privilégier les valeurs « value » montre une volonté de s’affranchir des risques de valorisation qui pèsent sur les actions « growth », souvent plus sensibles aux attentes de croissance démesurées et aux corrections de marché.
Ainsi, tout en prônant une surpondération sur les actions, la société de gestion estime qu’il serait opportun de rester surexposé sur les titres « value » (banques, télécoms, …), ce segment devant bénéficier de la dynamique des flux, tout en neutralisant l’exposition sur les titres de croissance et les titres dits de « qualité ».
Les titres de croissance devraient eux aussi bénéficier de la dynamique des flux, mais pourraient également pâtir de prises de profits en lien avec la valorisation.
Un contexte toujours favorable sur le marché obligataire
S'agissant du marché obligataire, la baisse du déficit budgétaire devrait entraîner un plus faible volume des émissions du Trésor et bénéficier à la contraction des spreads de crédit en raison du repli de la demande sur ce segment de marché. Dans ce contexte, les conditions précitées sont favorables à une baisse des taux et donc à l’appréciation des obligations déjà émises.
L’asset manager reste par ailleurs attentif à l’inflation qui, en cas d’installation durable sous la cible de Bank Al-Maghrib, pourrait faciliter la décision d’une nouvelle baisse des taux obligataires et ainsi renforcer la dynamique favorable sur le segment obligataire.
Dans ce contexte, un biais est formulé pour les portefeuilles avec de longues durations.