Le déficit budgétaire devrait s'établir à 55,4 milliards de dirhams (MMDH) au titre de l'année prochaine, représentant 3% du produit intérieur brut (PIB), après 3,5% prévu par la loi de finances 2025, révèle le rapport économique et financier accompagnant le projet de loi de finances (PLF) de 2026.
Cette évolution tient compte des prévisions des recettes ordinaires (432,8 MMDH) et des dépenses totales, (y compris les services de l’État gérés de manière autonome et les comptes spéciaux du Trésor) (488,2 MMDH), fait savoir ce rapport publié sur le site du ministère de l'Économie et des Finances.
Les recettes fiscales, pour leur part, devraient atteindre 366,5 MMDH, représentant environ 20,1% du PIB. Ces recettes proviendraient des impôts directs (164,2 MMDH), des impôts indirects (159,7 MMDH), des droits de douane (18,5 MMDH) et des droits d'enregistrement et de timbre (24 MMDH).
Concernant les recettes non fiscales prévues au titre du PLF 2026, elles devraient s’élever à 62,7 MMDH, soit 14,5% du total des recettes ordinaires. Elles proviendraient principalement des versements des établissements et entreprises publics (EEP), estimés à 27,5 MMDH, des mécanismes de financements innovants, dont le produit atteindrait 20 MMDH en 2026 et des cessions de participations de l’État (6 MMDH).
Par ailleurs, le rapport précise que les dépenses totales représenteraient 26,8% du PIB. Ce niveau de dépenses traduit la poursuite des programmes d’investissement liés aux grands chantiers structurants, tout en intégrant l’effort budgétaire consacré à la consolidation de l’État social et de la mise en œuvre des objectifs du programme gouvernemental.
Les dépenses en biens et services devraient se chiffrer à environ 324 MMDH en 2026, soit 17,8% du PIB.
La masse salariale est prévue à 195,3 MMDH (10,7% du PIB), marquant une baisse de 0,2 point du PIB par rapport aux prévisions de la loi de finances 2025. Cette évolution tient compte du coût des postes budgétaires à créer, des changements d’échelle, des promotions de grade et des dernières dispositions du dialogue social.
S’agissant des dépenses relatives aux autres biens et services, elles sont prévues à 128,7 MMDH en 2026, en raison notamment du renforcement des transferts et subventions destinés à soutenir les capacités financières des secteurs sociaux, en particulier l’éducation et la santé, et à accompagner la mise en œuvre des réformes structurelles en cours, notamment celle de la protection sociale.
Pour ce qui est de la charge des intérêts de la dette, elle devrait avoisiner 41,6 MMDH en 2026, soit 2,3% du PIB. Cette évolution traduit une baisse globale du service de la dette, attribuable principalement à une baisse de 0,9% de la charge des intérêts de la dette intérieure et à un recul de 6,9% des intérêts de la dette extérieure.
Au volet de la compensation, la charge s’établirait à 13,9 MMDH, représentant 0,8% du PIB.
En ce qui concerne les dépenses d’investissement, le PLF 2026 prévoit des crédits de 114,8 MMDH, en progression de 8,8% par rapport aux prévisions de la loi de finances 2025, représentant 6,3% du PIB.
Cette hausse reflète le maintien de l’effort d’investissement public en faveur de la mise en œuvre de projets de développement intégrés, orientés vers la réduction des inégalités territoriales et sociales. Elle s’inscrit également dans la dynamique d’accélération des chantiers structurants, et d’accompagnement des stratégies sectorielles.