Contrairement aux semaines précédentes, la dernière séance d’adjudication a été marquée par l’absence totale de levées du Trésor, signe d’un positionnement plus attentiste à l’approche de la fin d’année.
Lors de la séance du 9 décembre, le Trésor n’a retenu aucun montant, alors même que la demande globale s’est établie à 4,39 Mds de DH répartis sur plusieurs maturités, dont notamment le 26 semaines, le 52 semaines, le 5 ans et le 15 ans.
Une configuration qui contraste avec les séances précédentes, où le Trésor s’était montré plus actif sur le segment court terme, alimentant un mouvement haussier des rendements -en particulier sur le 2 ans- dans un contexte de tensions persistantes sur la liquidité institutionnelle.
Cette absence de levée intervient alors que le Trésor n’a toujours pas communiqué ses besoins prévisionnels pour le mois de décembre. À cela s’ajoute la prochaine et dernière réunion de politique monétaire de BAM prévue le 16 décembre, qui pourrait influencer les anticipations de marché.
Dans ce contexte, les investisseurs ont offert des montants significatifs sur l’ensemble des maturités proposées, mais aucune ligne n’a été servie, un choix qui pourrait refléter une volonté du Trésor de laissee la pression retomber à court terme avant la clarification de ses besoins et avant la décision de BAM.
Par ailleurs, les dernières semaines avaient été marquées par une progression notable des rendements, principalement sur le court terme, portée par : des levées plus importantes du Trésor entre octobre et novembre et par un resserrement de la liquidité, accentué par le dynamisme des émissions privées.
Les gérants obligataires continuent toutefois de voir dans ces tensions un phénomène avant tout conjoncturel, lié à l’ajustement de liquidité, et non à un changement structurel du marché. Une normalisation graduelle reste attendue une fois la liquidité institutionnelle rééquilibrée.
En matière de prévisions obligataires, selon les experts de BKGR, le Trésor continue de privilégier les levées sur le court et moyen terme, dans un contexte de pression budgétaire, induisant la poursuite de la hausse des taux sur cette partie de la courbe (sachant que le 2 ans est revenu quasiment à son niveau de l’année dernière), ce qui semble favoriser progressivement son aplatissement.
À l’extrémité longue, les parties semblent toujours dans l’expectative à l’approche du prochain conseil de politique monétaire de Bank Al-Maghrib.
Y.S