Après un début de semaine marqué par la panique, où de nombreux investisseurs ont préféré déboucler leurs positions face au risque social émergent, il aura suffi d’une nuit de manifestations sans débordement pour raviver l’appétit pour le risque.
La première semaine d’octobre a mis à rude épreuve la psychologie des investisseurs. La nervosité était palpable, aussi bien chez les particuliers que chez les gérants de fonds, pris de court par l’ampleur des débordements survenus en marge des manifestations.
Mais dès le 2 octobre au soir, une accalmie relative dans la rue a suffi à inverser la perception du marché. Vendredi matin, la panique avait laissé place à un sentiment de FOMO (« Fear of Missing Out », ou peur de rater une opportunité). Nombreux sont les investisseurs qui se sont précipités pour profiter de points d’entrée attractifs sur plusieurs valeurs, après les fortes corrections des jours précédents.
Ce retournement d’humeur intervient alors même qu’un flux d’actualités macroéconomiques et microéconomiques favorables était passé largement inaperçu. Les bonnes publications semestrielles des entreprises et les signaux positifs sur la dynamique économique avaient été éclipsés par la flambée de tensions sociales.
Dans les premiers échanges, le MASI gagnait 2,65%, porté par les grandes capitalisations, avec plus de 30 MDH de volumes échangés dès les premiers instants. La veille déjà, la participation avait été soutenue avec plus de 800 MDH de transactions.
Jeudi, l’indice avait testé une zone de soutien critique autour de 17.800 points avant de rebondir en deuxième partie de séance. Si l’élan se maintient, le MASI pourrait aller tester la résistance des 19.500 points, soit un potentiel haussier supérieur à 5,5 %.
Cependant, la trajectoire de l’indice reste étroitement dépendante du déroulement des manifestations. L’approche du week-end, souvent propice à des mobilisations plus massives, maintient une part importante d’incertitude sur la pérennité du rebond.