-Un marché survendu d'un point de vue fondamental.
-Une situation technique dégradée à court terme mais toujours haussière à moyen terme.
-Les repères pour les traders actifs.
Dans un environnement mondial marqué par une extrême nervosité, la Bourse de Casablanca a surpris par la violence de sa correction hebdomadaire. Avec une baisse de 6,88% sur la semaine, le MASI signe l’une des plus fortes contre-performances mondiales, loin devant des marchés pourtant exposés en première ligne à la guerre commerciale sino-américaine comme le Hang Seng (-8,47%), le SZSE chinois (-5,13%).
Le Nasdaq, lui aussi pleinement exposé à la guerre commerciale (-7,29%) est désormais en territoire négatif depuis le début de l’année avec un recul de 13,39%. Ce n'est pas le cas au Maroc avec un MASI toujours en gain depuis janvier. Autrement dit, si le marché marocain a violemment corrigé, il demeure largement gagnant en 2025, et ce malgré les turbulences récentes.
Indices | 1 sem. (croissant) | YTD |
---|---|---|
S&P 500 VIX | -17,10 | 116,48 |
Taiwan Weighted | -10,79 | -17,52 |
Hang Seng | -8,47 | 4,26 |
MASI (Maroc) | -6,88 | 8,78 |
SZSE Component | -5,13 | -5,57 |
IDX Composite | -3,82 | -11,55 |
SMI | -3,57 | -3,17 |
Tadawul All Share | -3,20 | -4,44 |
Shanghai | -3,11 | -3,39 |
DJ Shanghai | -3,00 | -2,53 |
AEX | -2,58 | -6,72 |
CAC 40 | -2,34 | -3,74 |
China A50 | -2,29 | -4,10 |
SBF 120 | -2,13 | -3,67 |
FTSE MIB | -1,79 | -0,46 |
PSI | -1,74 | 2,25 |
Euro Stoxx 50 | -1,63 | -1,99 |
20,00 BEL | -1,58 | -5,52 |
KOSPI | -1,33 | 1,38 |
DAX | -1,30 | 2,34 |
TA 35 | -1,26 | 0,95 |
ATX | -1,24 | 1,45 |
FTSE 100 | -1,13 | -2,56 |
IBEX 35 | -1,09 | 5,96 |
Nikkei 225 | -0,58 | -15,81 |
OMXS30 | -0,42 | -8,28 |
Nifty 50 | -0,33 | -3,45 |
S&P/ASX 200 | -0,28 | -6,28 |
BSE Sensex | -0,28 | -3,82 |
BIST 100 | 0,01 | -4,57 |
S&P/BMV IPC | 0,09 | 4,01 |
Bovespa | 0,33 | 6,15 |
S&P/TSX | 1,70 | -4,61 |
MOEX Russia Index | 1,72 | -1,84 |
Russell 2000 | 1,82 | -16,59 |
RTSI | 2,05 | 18,81 |
VN 30 | 2,30 | -2,59 |
Budapest SE | 2,31 | 7,09 |
WIG20 | 2,48 | 15,38 |
MSCI World | 4,36 | -6,38 |
Dow Jones | 4,95 | -5,48 |
S&P 500 | 5,70 | -8,81 |
Nasdaq | 7,29 | -13,39 |
Une panique irrationnelle et des arbitrages techniques
Selon plusieurs opérateurs interrogés, cette baisse s’explique avant tout par un phénomène de prise de bénéfices paniquée de la part des investisseurs particuliers. Ces derniers, après avoir accumulé d’importants gains ces deux dernières années, ont choisi de se désengager brutalement et sans discernement. Ce mouvement a été accentué par les arbitrages de certains OPCVM Obligataires, en réduction de leur poche actions dans un souci de sécurisation des rendements.
À l’opposé, les investisseurs institutionnels semblent avoir vu dans cette baisse une opportunité comme nous l'indiquions déjà lundi dernier. Des souscriptions nettes ont été enregistrées le vendredi suivant les annonces tarifaires, au cœur de la tourmente, mais également tout au long de la semaine qui vient de s'achever. Les professionnels notent aussi que les OPCVM Actions et Diversifiés, en quête de bonnes affaires, ont multiplié les achats opportunistes à bas prix.
Une conjoncture pourtant favorable à la Bourse marocaine
Une fois la panique passée, le contexte macroéconomique pourrait rapidement redevenir un catalyseur pour les actions marocaines. La guerre commerciale, perçue comme déflationniste, commence déjà à produire des effets concrets sur les coûts logistiques. Les importateurs marocains constatent une forte baisse du fret et des prix des marchandises venues d’Asie, renforçant le pouvoir d’achat des ménages à terme sur des biens d'équipement légers.
Sur le front monétaire, les anticipations évoluent rapidement. Le discours dans les salles de marché s’oriente désormais vers une baisse de 50 points de base du taux directeur en 2025, contre 25 points précédemment envisagés. Une accélération du cycle accommodant que la Banque centrale pourrait justifier par les tensions déflationnistes mondiales et le ralentissement de la croissance mondiale. Si cette thématique peut faire peur et réduire le momentum sur les actifs risqués, elle pourrait vite être mise de côté si les banques centrales mettent en œuvre des baisses des taux. En 2020, et alors que la croissance trimestrielle affichait sa plus forte baisse de l'histoire récente du Maroc, les différentes actions de Bank Al-Maghrib avaient indirectement permis de propulser le marché boursier à travers le mécanisme de la baisse du taux directeur.
Par ailleurs, les finances publiques demeurent solides, avec un Trésor surliquide actuellement. Le besoin de financement obligataire annoncé pour avril 2025 est de seulement 3 milliards de dirhams, soit un tiers du volume mensuel habituel. Cette rareté de l’offre devrait accentuer la baisse des taux souverains, redirigeant davantage de capitaux vers les actifs risqués, notamment les actions.
Un tableau technique fragilisé à court terme
Sur le plan graphique, les espoirs de rebond ont été annulés par la cassure du support à 16.200 points. Le MASI a ainsi entamé une phase de consolidation, avec un signal technique négatif à très court terme. Toutefois, sur un horizon moyen terme, la tendance demeure haussière : l’indice reste au-dessus de sa moyenne mobile à 20 semaines, elle-même orientée à la hausse.
Ce qu'il faut surveiller sur les graphiques boursiers
En début de semaine, les regards se tourneront vers la moyenne mobile à 100 jours, qui passe par 15.960 points, un niveau défendu avec succès depuis décembre 2023. Un rebond clair sur ce niveau constituerait un premier signal de retour des acheteurs, tandis que la récupération des 16.200 points serait interprétée comme un retour de la tendance haussière. Au final, si les signaux techniques de court terme restent dégradés, les fondamentaux plaident pour un rebond et montrent des signaux de survente clairs. Il faudra que le marché tienne ses niveaux techniques critiques et que le discours sur la guerre commerciale entre Etats-Unis et Chine se stabilise.