Cette année encore, Risma a profité d'un positionnement qui lui permet d'atteindre un taux d'occupation (T.O) supérieur à la moyenne du marché (68% contre 46% pour le marché) et en progression de 3 points malgré la vente de trois Ibis et la baisse de la capacité hôtelière de l'opérateur de 310 chambres pour se fixer à 3.872 chambres au 31 décembre 2018. A cela s'ajoute une progression du prix moyen des chambres de 6%, ce qui a permis au chiffre d'affaires consolidé d'atteindre 1.55 Md de dirhams, en hausse lui aussi de 6%. "C'est une année record", insiste fièrement Amine Echcherki, Président du Directoire de Risma. L'EBE progresse quant à lui de 12% à 451 MDH alors que le RNPG affiche un solde positif de 101 MDH, en progression de 187 MDH par rapport une année 2017 où Risma était déficitaire de 86 MDH. Cette fois-ci l'effort commercial n'a pas été contré par les provisions.
La page de l'assainissement tournée
En 2017, Risma avait définitivement tourné la page du long et interminable épisode Saemog (Société d'aménagement d'Essaouira Mogador) qui plombait ses comptes et créait une volatilité extrême sur ses résultats. Le management avait alors promis aux investisseurs un retour rapide dans le vert et même la distribution de dividendes, engagement confirmé dans la foulée dans une note d'informations destinée au marché lors de l'annonce de l'absorption d'un hôtel à Marrakech et réitéré lors de l'annonce des résultats 2018. La prochaine assemblée générale prévue en juin devra en effet statuer sur la distribution de 28,6 MDH de dividendes pour un résultat net social de 134 MDH. Ce dividende (2DH/action) représente un rendement des plus modestes ne dépassant pas 1,3%. Mais un bon point de départ pour une politique de distribution de dividendes à long terme. Une opération accordéon sera aussi soumise au vote de l'assemblée pour assainir le report à nouveau déficitaire et donc "ouvrir la voie à la distribution de dividendes", explique Sofia Benhamida, Membre du directoire.
Outre les résultats, Risma améliore sa situation bilancielle avec une dette nette de 1,65 Md de dirhams, en baisse de 14% ( ou 273 MDH) et des fonds propres en progression de 3% (ou 49 MDH) à 1.53 Md de dirhams. Ceci confère à l'opérateur un gearing de 108%, soit le plus bas niveau depuis 2010 où la société avait émis des ORA pour financer son développement. La spirale de l'endettement avait conduit Risma a affiché un pic de gearing à 235% en 2013 avant de résorber petit à petit son endettement net. En 2018, le remboursement des crédits et l'amélioration de la trésorerie de Risma ont permis de ramener le résultat financier à -109 MDH, en amélioration de 7 MDH sur un an et 51 MDH sur 4 ans.
Les chantiers en cours
Prudent, le président du Directoire de Risma n'a pas voulu donner d'indications chiffrées sur le démarrage de 2019. Mais laisse filer cette phrase : "Les premiers mois de 2019 sont en ligne avec 2018 sachant que 2018 était déjà une bonne année". "C'est difficile de faire deux excellentes années d'affilée". Le top management se dit par ailleurs à l'écoute des opportunités d'acquisitions ou de cession. "Notre but est de créer de la valeur pour nos actionnaires. C'est dans cette ligne directrice que s'inscrivent toutes nos décisions", martèle Amine Echcherki.
Risma, qui a achevé une bonne partie de la rénovation de 7 Ibis et du Sofitel Marrakech, indique qu'elle poursuivra la construction de l'Ibis Abdelmoumen dont l'ouverture est prévue en janvier 2020 et la rénovation des Ibis ainsi que du Sofitel Marrakech. La société a également démarré la construction d'un novotel à Rabat d'une capacité de 176 chambres.