Les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont totalisé 59 milliards de dollars en 2016, un chiffre en recul de 3 pc par rapport à l'année précédente, selon un rapport publié récemment par une agence de l'ONU. C'est la cinquième année de baisse d'affilée des flux d'IDE vers le continent, sachant que les pays africains avaient drainé 61 milliards d'investissements en 2015. Mais ces données statistiques restent à manier avec prudence : la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) annonçait seulement 54 milliards de dollars d’IDE pour 2015.
"Les chiffres sont régulièrement mis à jour, en fonction de la rapidité de communication par les offices statistiques nationaux", explique-t-on auprès de l'organisme onusien. Dans le détail, l’Angola, l’Égypte, le Nigéria, le Ghana et l’Éthiopie ont capté 57% du total des investissements. Les IDE vers l’Égypte ont progressé de 17% pour atteindre 8,1 milliards de dollars grâce aux découvertes de réserves de gaz dans le pays par des compagnies étrangères. Les flux d’investissement vers la sous-région de l'Afrique du Nord ont augmenté de 11% l’an dernier, pour s’établir à 14,5 milliards de dollars.
Concernant les pays d’Afrique subsaharienne, le rapport constate que le faible prix des matières premières a diminué l’intérêt des investisseurs pour la région. Les flux vers la zone ont ainsi reculé de 7% pour se situer à 45 milliards de dollars. Les IDE en Afrique centrale ont chuté de 15% en 2016, pour s’établir à 5,1 milliards. La RDC, qui attire presque exclusivement des investissements dans le secteur minier, a été particulièrement touchée avec une chute de 28% en 2016. L’Afrique de l’Est a capté 7,1 milliards de dollars d’investissements directs étrangers, soit 13% de plus qu’en 2015. Dopée par des investissements dans les secteurs des infrastructures et de la manufacture, l’Éthiopie a vu ses flux croître de 46% pour atteindre 3,2 milliards.
En Afrique de l’Ouest, les flux ont crû de 12% pour atteindre 11,4 milliards de dollars. Le Ghana, avec ses projets de transformation d’hydrocarbures et de cacao, affiche une croissance de 9% de ses IDE estimés à 3,5 milliards de dollars. Dans la région de l'Afrique australe, les IDE ont nettement baissé de 18% à 21,2 milliards de dollars dans la mesure où 8 des 10 pays de la zone ont connu un recul sensible des investissements. Le rapport pointe les difficultés des pays les moins avancés (PMA), des pays en développement sans littoral et des petits États insulaires, à capter des IDE. La Cnuced estime toutefois que "les investisseurs des pays en développement, en tête desquels on trouve la Chine, continuent d’accroître leurs activités dans les PMA".