Les pays exportateurs de pétrole ne se sont pas encore totalement remis du spectaculaire choc pétrolier de 2014, a déclaré samedi la directrice du Fonds monétaire international (FMI), et doivent donc se garder de financer des projets trop ambitieux.
“Avec la baisse des recettes, les déficits publics ne diminuent que lentement, en dépit des réformes significatives à la fois sur la partie dépenses et la partie recettes, qui inclut notamment l’introduction de la TVA”, a dit Christine Lagarde lors d’une conférence à Dubai.
“Cela a conduit à une forte hausse de la dette publique, de 13% du PIB en 2013 à 33% en 2018”, a-t-elle ajouté.
Selon Christine Lagarde, l’incertitude qui entoure les perspectives de croissance des exportateurs de pétrole s’est aussi traduite par une accélération dans certains pays de la transition vers les énergies renouvelables au cours des décennies passées, en ligne avec les préconisations de l’accord de Paris sur le changement climatique.
Il reste cependant au Moyen-Orient, où “le court-termisme et le déficit de crédibilité” constituent des points faibles, une marge pour améliorer les structures budgétaires, a-t-elle ajouté.
Elle a ainsi mis en garde contre la tentation des gouvernements de la région de favoriser des projets trop ambitieux, au lieu d’investir dans les ressources humaines et le potentiel productif.
L’Arabie saoudite compte par exemple donner son feu vert à trois méga-projets, dont NEOM, une zone économique de 500 milliards de dollars.
Selon Christine Lagarde, il est fréquent que les fonds souverains financent directement des projets, échappant ainsi aux processus budgétaires normaux. Elle préconise à la place de suivre l’exemple de pays riches en ressources naturelles comme le Chili ou la Norvège. Ceux-ci appliquent les règles budgétaires communes pour protéger leurs priorités politiques, comme les dépenses sociales, de la volatilité des cours des matières.
Par ailleurs, si la croissance a redémarré chez les pays pétroliers du Moyen-Orient, elle reste bien inférieure à son niveau d’avant la dernière crise financière mondiale, a ajouté la directrice du FMI.
Avec Reuters