BERLIN, 14 mai (Reuters) - Le Fonds monétaire international (FMI) a accentué lundi la pression sur le gouvernement d'Angela Merkel pour qu'il réduise l'important excédent des comptes courants de l'Allemagne en augmentant les investissements publics.
Le FMI et la Commission européenne exhortent de longue date l'Allemagne à profiter de ses larges excédents pour soutenir sa demande intérieure via des hausses de salaires et des investissements.
Le président français, Emmanuel Macron, a lui aussi invité jeudi dernier l'Allemagne à renoncer à "un fétichisme perpétuel pour les excédents budgétaires et commerciaux" afin de jouer un rôle moteur dans la réforme de l'Europe et de la zone euro pour les sauver.
Pour le FMI, améliorer la productivité et l'investissement permettrait à l'Allemagne d'augmenter son potentiel de croissance économique à long terme et de réduire son "excédent des comptes courants obstinément grand".
"L'accord de coalition du nouveau gouvernement contient plusieurs mesures bienvenues qui continueront à s'attaquer à certains de ces défis", écrit le FMI dans ses recommandations annuelles.
"Cependant, l'environnement économique actuel favorable fournit l'occasion au nouveau gouvernement de prendre des initiatives politiques plus énergiques", ajoute-t-il.
L'institution de Washington invite Berlin à puiser dans "les vastes marges disponibles au sein du cadre budgétaire" pour renforcer l'investissement public dans les infrastructures, de transport et numériques en particulier, et dans l'éducation.
L'Allemagne devrait aussi envisager de développer la prise en charge de la petite enfance pour favoriser le travail à temps plein des femmes, de repousser l'âge de départ à la retraite afin d'accroître la participation des travailleurs les plus âgés à la population active, de réduire les besoins en épargne des actifs et d'abaisser le risque de pauvreté chez les retraités, suggère le FMI.
"L'économie allemande se porte bien" et elle devrait connaître à court terme une croissance robuste, juge le FMI.
"Mais des risques pointent à l'horizon: une montée du protectionnisme, l'incertitude géopolitique ou un enlisement du programme de réformes dans la zone euro pourraient affecter négativement les perspectives d'exportation, peser sur l'investissement et raviver des contraintes financières", écrit le FMI.