BUENOS AIRES (Reuters) - La banque centrale argentine, qui puise dans ses réserves depuis des semaines pour soutenir le peso, a été autorisée dimanche par le gouvernement à restreindre les achats de dollars sur le marché des changes.
Un décret publié au Journal officiel précise que la mesure entrera en vigueur d’ici la fin de l’année.
Tout acteur économique, y compris les grands exportateurs, devra obtenir une autorisation de la banque centrale pour avoir accès au marché des changes afin d’acheter des devises et d’effectuer ses transferts à l’étranger.
“Face aux divers facteurs qui ont un impact sur l’évolution de l’économie argentine et à l’incertitude sur les marchés financiers, l’exécutif est contraint d’adopter une série de mesures extraordinaires visant à assurer le fonctionnement normal de l’économie, soutenir l’activité et l’emploi et protéger les consommateurs”, dit le texte du décret.
Dans un communiqué, la banque centrale précise que cette mesure n’empêche personne de retirer des dollars de son compte en banque. Elle interdit en revanche d’acheter plus de 10.000 dollars par mois, ou d’effectuer des transferts mensuels supérieurs à ce montant.
Cette mesure s’ajoute aux restrictions déjà annoncées vendredi pour les institutions financières, contraintes d’obtenir une autorisation de la banque centrale pour distribuer leurs résultats, ce qui revient à limiter l’accès des banques au peso.
Les turbulences sur les marchés argentins ont débuté le 11 août avec les primaires en vue de l’élection présidentielle d’octobre qui se sont soldées par une cinglante défaite du président sortant, Mauricio Macri, largement devancé par le candidat d’opposition Alberto Fernandez, ce qui fait craindre aux investisseurs le retour d’une politique économique dirigiste.
La chute du peso a obligé la banque centrale à multiplier les interventions sur le marché des changes ces dernières semaines en puisant dans ses réserves de devises et mercredi, le gouvernement a annoncé son intention de “reprofiler” quelque 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) de dette publique, ce qui revient à imposer aux créanciers du pays un report des échéances qui leur sont dues.