FRANCFORT (Reuters) - Mario Draghi s‘en est pris jeudi à l‘administration américaine en affirmant que la récente hausse de l‘euro était en partie liée à des propos qui sont allés à l‘encontre de l‘engagement de ne pas faire de déclarations visant à faire monter ou baisser les devises.
Le président de la Banque centrale européenne a ajouté que plusieurs responsables de la BCE s’étaient demandés jeudi s‘il y avait un changement de politique des Etats-Unis.
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré mercredi que la baisse du dollar était une bonne chose pour le commerce américain, tandis que son homologue au Commerce, Wilbur Ross, a dit que “les troupes américaines arrivaient désormais au pied des remparts” dans la guerre commerciale internationale.
Sans être précis, Mario Draghi a dit que l‘euro était monté en partie à cause de “l‘utilisation d‘un langage concernant l’évolution des taux de change qui ne reflète pas les termes de référence qui ont été convenus”.
Il faisait ainsi référence à la dernière réunion du Fonds monétaire international (FMI) qui s‘est tenue à Washington en octobre au cours de laquelle les pays ont accepté de “s‘abstenir de toute dévaluation compétitive et (...) de ne pas avoir d‘objectif pour (leurs) taux de change dans un but compétitif”.
“Plusieurs membres du conseil des gouverneurs ont fait part de leur inquiétude, pas seulement sur les taux de change mais sur la politique dans son ensemble (...) si tout cela devait conduire à un durcissement injustifié de notre politique monétaire, alors nous devrons réfléchir à notre politique monétaire”, a déclaré Mario Draghi.
L‘euro a franchi le seuil de 1,25 dollar et se traite à ses plus hauts niveaux depuis trois ans face au billet vert.