(Reuters) - Les banques dont le siège se trouve en Grande-Bretagne devront trouver quatre milliards de livres (4,5 milliards d‘euros) de capitaux pour se conformer d‘ici 2022 aux nouvelles dispositions de protection du contribuable en cas de faillite bancaire, a fait savoir la Banque d‘Angleterre (BoE) lundi.
Ce sont au total 116 milliards de livres de dette bancaire qui devront être requalifiés de façon à ce que les investisseurs soient pleinement avertis que ces sommes pourront à l‘occasion être entièrement dépréciées pour ré-étoffer le capital.
Le déficit net en passifs exigibles lors d‘un renflouement bancaire effectué en interne et non plus avec l‘assistance d‘un Etat, connu sous le nom de MREL (“Exigence minimale de passifs éligibles au renflouement interne”), est lui bien moins important, de quatre milliards livres, un montant que les banques devrait lever sans la moindre difficulté.
Le PIB britannique se retrouverait amputé de 0,02 point du fait du MREL, mais en revanche, le principe du “too big too fail”, attaché aux banques jugées d‘importance systémique, ne serait plus valide et les fonctions critiques d‘une banque seraient assurées, même en cas de crise, sans que le contribuable doive mettre la main à la poche, a expliqué la BoE.
Dans un contexte de taux d‘intérêt ultra-bas, des banques britanniques s‘emploient depuis l‘an dernier à requalifier des millions de livres de dette.
La BoE a également été claire sur le fait qu‘elle restait disposée à soutenir momentanément un établissement en état de liquidation pour autant que ses propres ressources soient épuisées et qu‘il n‘ait plus accès à des financements privés.
Jon Cunliffe, vice-gouverneur de la BoE, a dit lundi que la banque centrale publierait à partir de 2019 un résumé des plans de liquidation (“dernières volontés”) mis au point par les banques britanniques en cas de crise majeure, tout en précisant qu‘il fallait encore finaliser leurs contenus.
La BoE a mené des tests avec les régulateurs de l‘Union européenne (UE) et des Etats-Unis pour s‘assurer que les dispositions gouvernant la liquidation bancaire puissent s‘appliquer aux établissements multinationaux.