SAN FRANCISCO (Reuters) - Les grandes entreprises américaines rapatriant leur trésorerie placée à l’étranger à la faveur de la réforme fiscale voulue par Donald Trump ont gonflé leurs rachats d’actions mais ne semblent pas réinvestir cet argent pour se développer, montre une étude publiée par la Réserve fédérale.
La réforme fiscale votée en décembre aux Etats-Unis a non seulement fortement abaissé le taux de l’impôt sur les sociétés mais elle a aussi prévu pour les multinationales un prélèvement unique sur la trésorerie rapatriée aux Etats-Unis.
Les entreprises américaines ont profité de ce dispositif pour ramener plus de 300 milliards de dollars (259 milliards d’euros) sur le sol américain au premier trimestre.
Au cours des trois premiers mois de l’année, les rachats d’actions effectués par les 15 entreprises disposant des plus grandes réserves de “cash” à l’étranger ont bondi, montre l’étude de la Fed, qui ne nomme pas ces multinationales.
Ces dernières ont racheté pour 55 milliards de dollars de leurs propres actions sur cette période, soit plus du double qu’au trimestre précédent, estime cette étude.
Apple a annoncé en juillet avoir racheté pour un montant record de 43 milliards de dollars de ses actions au premier semestre.
Peu d’éléments en revanche indiquent que ces multinationales ont investi ces fonds rapatriés dans leur développement, est-il écrit dans l’étude de la Fed, qui n’a relevé aucun augmentation notable des investissements et des dépenses en recherche et développement en début d’année.
Elle note cependant que les dépenses en capital des 15 entreprises disposant des plus grandes réserves de liquidités ont augmenté légèrement ces dernières années par rapport aux autres entreprises.
Les partisans de la réforme fiscale affirment qu’elle contribuera à soutenir l’investissement des entreprises américaines et donc la croissance aux Etats-Unis.