La Réserve fédérale américaine poursuivra sa politique de hausses de taux graduelles en dépit de l'effet stimulant de la réforme fiscale et de l'augmentation des dépenses publiques, a déclaré mardi son nouveau président, Jerome Powell. /Photo prise le 22 février 2018/REUTERS/Sait Serkan Gurbuz
WASHINGTON (Reuters) - La Réserve fédérale américaine, soucieuse de trouver un équilibre entre les risques de surchauffe de l‘économie et la nécessité de soutenir la croissance, poursuivra sa politique de hausses de taux graduelles en dépit de l‘effet stimulant de la réforme fiscale et de l‘augmentation des dépenses publiques, a déclaré mardi son nouveau président.
La Fed projette trois hausses de taux cette année et Jerome Powell, dans sa déclaration introductive avant sa première audition au Congrès, n‘a rien dit qui remette en cause ce scénario même s‘il a qualifié de “vents favorables” la politique du gouvernement et l‘accélération de la croissance mondiale.
“Le (comité de politique monétaire, FOMC) continuera de chercher un équilibre entre éviter une surchauffe de l’économie et (...) ramener l‘inflation à 2% sur une base pérenne”, affirme-t-il dans ce texte rendu public avant l‘audition prévue à partir de 15h00 GMT.
“Certains des vents de face auxquels l’économie américaine était confrontée ces dernières années sont devenus des vents favorables”, ajoute-t-il en référence à la relance budgétaire américaine et à la reprise de l’économie mondiale.
Cependant, “l‘inflation demeure en dessous de notre objectif à long terme de 2%. Du point de vue (du FOMC) de nouvelles hausses graduelles du taux des fonds fédéraux seront la meilleure manière d‘atteindre nos deux objectifs.”, a poursuivi le président de la Fed.
Ses propos ne laissent pas entrevoir de changement immédiat dans la politique de resserrement graduel de la politique monétaire en dépit de la relance budgétaire et fiscale massive lancée par l‘administration Trump.
Le terme “graduel” a été utilisé par la Fed depuis le début de la phase de remontée des taux amorcée à la fin 2015 par Janet Yellen, dont Jerome Powell a pris la succession début février.
Les marchés attendent de la Fed qu‘elle annonce un nouveau relèvement de ses taux directeurs, le premier de cette année, lors de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire les 20 et 21 mars, qui sera l‘occasion de la publication de nouvelles projections économiques et d‘une première conférence de presse pour Powell.
Le nouveau président de la Fed effectue devant le Congrès sa première apparition publique et il aura à répondre aux questions des législateurs. Après la commission des services financiers de la Chambre des Représentants mardi, il sera entendu mercredi par la commission bancaire du Sénat.
Sa déclaration introductive comporte des références qui devraient être bien accueillies par la majorité républicaine, notamment sur la “transparence” de la Fed et sur la nécessité de s‘en tenir à des règles de politique monétaire censées rendre son action plus prévisible.
“Je m‘engage à expliquer clairement ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons”, a ainsi déclaré Powell.
Dans sa contribution à un rapport sur la politique monétaire transmis au Congrès la semaine dernière, il s’était toutefois montré prudent, évitant de mentionner les idées évoquées par certains autres responsables monétaires de la Fed comme la nécessité de revoir le mode de pilotage de l‘inflation.
Ce rapport faisait aussi référence à des “pressions sur la valorisation” dans certaines parties de l’économie et soulignait le récent regain de volatilité sur les marchés d‘actions.
En dépit du durcissement des conditions financières lié à la hausse de la volatilité et des taux d‘intérêt à long terme, Powell a déclaré : “De notre point de vue, ces développements ne pèsent pas siginificativement sur les perspectives de l‘activité économique, du marché du travail et de l‘inflation.”
“Le marché du travail solide devrait continuer à soutenir la croissance des revenus des ménages er des dépenses de consommmation, une croissance économique solide chez nos partenaires commerciaux devrait déboucher sur de nouveaux gains à l‘export pour les Etats-Unis, et un climat des affaires optimiste ainsi qu‘une croissance des ventes soutenue continueront vraisemblablement à favoriser l‘investissement des entreprises”, a-t-il souligné.