PARIS (Reuters) - La Commission européenne a relevé mercredi ses prévisions de croissance pour la zone euro en 2018 comme en 2019 pour tenir compte de l‘environnement international qui s‘améliore et d‘un élan plus fort qu‘escompté auparavant de l‘économie au sortir de 2017.
L‘exécutif communautaire a revu ainsi en hausse ses anticipations de croissance du PIB à 2,3% pour 2018 puis 2,0% pour 2019, soit respectivement 0,2 point et 0,1 point de plus que dans ses prévisions d‘automne publiées en novembre.
Pour l‘année en cours, la croissance de l‘économie de la zone euro se prolongerait quasiment au même rythme qu‘en 2017, pour laquelle la CE a revu sa prévision en hausse de 0,2 point, à 2,4%.
Elle explique ces révisions à la fois par “une meilleure dynamique conjoncturelle en Europe, où l‘embellie sur le marché du travail se poursuit et où la confiance économique est particulièrement élevée, et un redressement plus marqué que prévu de l‘activité économique mondiale et des échanges commerciaux internationaux”.
A court terme, “la demande soutenue, le taux élevé d‘utilisation des capacités et les conditions de financement propices devraient favoriser l‘investissement”, ajoute-t-elle.
Pour l‘ensemble de l‘Union européenne, la CE a révisé ses prévisions de croissance dans les mêmes proportions que pour la zone euro, à 2,3% (+0,2 point) pour 2018 et 2,0% (+0,1 point) pour 2019.
Ses attentes pour les deux principales économies de la zone, l‘Allemagne et la France, évoluent dans le même sens.
Elle anticipe ainsi un PIB allemand en hausse de 2,3% en 2018 puis 2,1% en 2019, soit dans les deux cas 0,2 et 0,1 point de plus que prévu précédemment.
UNE INFLATION TOUJOURS MODÉRÉE
Pour la France, la révision est un peu plus forte, à 2,0% (+0,3 point) pour 2018 et 1,8% (+0,2 point) en 2019, là où le gouvernement s‘en tient à 1,7% pour les deux années.
“La zone euro a retrouvé des taux de croissance qu‘elle n‘avait plus connus depuis la crise financière”, s‘est félicité dans un communiqué le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici.
“La croissance économique est également plus équilibrée qu‘elle ne l’était il y a dix ans et elle pourrait, à condition que nous menions des réformes structurelles intelligentes et des politiques budgétaires responsables, s‘avérer aussi plus durable”, a-t-il ajouté.
Pour l‘ancien ministre français de l‘Economie, “ce moment propice aux réformes ne durera pas éternellement : c‘est maintenant qu‘il faut prendre les décisions ambitieuses qui s‘imposent pour renforcer l‘Union économique et monétaire”.
S‘agissant de l‘inflation dans la zone euro, la Commission européenne ne modifie qu’à la marge ses anticipations, tablant sur 1,5% (+0,1 point) pour 2018, soit autant qu‘en 2017, et 1,6% (sans changement) pour 2019, des évolutions qui restent en deçà de l‘objectif de la Banque centrale européenne d‘une inflation légèrement inférieure à 2,0% l‘an à moyen terme.
La CE souligne que cet indicateur continuera d’être fortement influencé par les prix de l’énergie.
A court terme, l‘inflation sous-jacente (hors éléments volatils comme les prix des denrées alimentaires et de l’énergie) “devrait rester modérée, le sous-emploi sur le marché du travail ne se dissipant que lentement et les pressions salariales demeurant restreintes”.