Mercredi 15 Mai 2019

Bourse de Casablanca : Aucune surchauffe malgré 7 semaines de hausse

Analyse du Marché Boursier Marocain

 

Depuis le début du mois d'avril, la Bourse de Casablanca n'a connu qu'une seule direction : Celle de la hausse. "Le marché déjoue la statistique", commente un Trader chevronné à la clôture ce mardi où le Masi a encore gagné 0,85% effaçant quasiment toutes ses pertes depuis le début de l'année. 

La statistique en question, c'est la fameux décrochage du mois de mai où les actions perdent mécaniquement la valeur du dividende de l'année. Mais il faut dire que Maroc Telecom, "responsable" en grande partie de cet effet en mai, ne détachera son dividende que le 24, ce qui offre un peu de répit à la tendance en cours.  

La statistique, c'est aussi le fameux effet Ramadan dont les deux premières semaines sont souvent calmes, ce qui n'est pas le cas actuellement. Car, en dehors de quelques journées creuses, le marché a connu une activité identique à celle observée avant le mois sacré. 

 

Mardi, c'est jour des taux 

Depuis que le consensus sur la baisse des taux sur le marché obligataire s'est installé, les mardis, jours d'adjudications, le marché actions connait un certain engouement en deuxième moitié de séance quand le carnet d'ordres et le résultat des adjudications sont connus. Ce mardi encore, les maturités longues ont connu une nouvelle baisse et selon les professionnels, le 10 an devrait rester un moment sous la barre très significative de 3%, poussant les institutionnels a placé leurs liquidité sur d'autres classes d'actifs, d'autant plus que le trésor, dans une situation confortable, ne lève que peu de fonds.  

 

Ce 15 mai, le 5 ans a baissé de 7,5 pbs et le 15 ans de 10 pbs renforçant ainsi la frustration sur la poche taux des gérants d'actifs. 

 

La situation a donc profité aux grandes capitalisations résiliantes et offrant du rendement, un peu comme chaque mardi où les taux longs connaissent une baisse.  Maroc Telecom, Cosumar et Marsa Maroc sont souvent citées en exemples. Les deux dernières s'approchent même de leurs sommets 2018, ce qui témoigne de leur force relative. 

 

Pas de tendance 

En s'éloignant des bruits de marché et en observant la courbe de l'indice sur un horizon plus long, on constate que derrière la hausse apparente à court terme, le Masi ne fait en réalité que du surplace depuis l'été dernier. Il est loin d'une situation de surchauffe. L'indice Casablancais est confiné depuis près de 12 mois dans une large zone de prix entre 10.880points, qui a soutenu les cours à deux reprises et 11.500 points qui a stoppé net les assauts haussiers en 2019. En bas de cette zone, institutionnels et OPCVM achètent des valorisations abordables et des perspectives de résultats intéressantes. En haut, il vendent le manque de dynamisme économique et une macro mitigée. 

 

Le Masi, indice de toutes les valeurs, se trouve toujours dans cette zone d'incertitude où il n'y pas de véritable tendance. En réalité, Les 7 semaines de hausses ont tout juste permis de passer du bas de cette zone à sa médiane. Pour les chartistes, le véritable garde-fou est donc à 11.500 points. La résistance intermédiaire à 11.200 points, franchie le 8 mai (il y a 6 séances) est le marqueur d'une tendance haussière à court terme. Au-dessus, les 11.500 point sont permis.

 

Rotation de cash 

Les mid Caps, à défaut de faire le yo-yo sans raison apparente à l'image de Snep, sont "en retrait total" par rapport au mouvement en cours, commente notre trader. L'immobilier, la sidérurgie ou encore le BTP évoluent selon d'autres professionnels sur des niveaux de valorisation bas mais le flou sur les perspectives obligerait les investisseurs à rester sur le carreau pour le moment.

 Notre trader estime que "le rebond ambiant devrait profiter à ces valeurs les jours qui viennent". Une rotation de cash qui soulagerait les particuliers qui affectionnent ce type de dossiers. 

 

Anticiper les ETFs

D'autres opérateurs de marché préconisent d'anticiper l'arrivée de flux étrangers sur le marché par le canal d'ETF. L'annonce en juin 2018 du reclassement de l'Argentine dans le MSCI EM (on en parle ici) devrait profiter aux valeurs marocaines du MSCI FM et aux autres marchés frontiers dès le 28 mai. Les ETFs étant des véhicules passifs, ils n'agiront que lorsque ce reclassement sera effectif. Les opérateurs locaux ont souvent cherché à anticiper ces changements. 

 

MM200

A noter enfin, pour l'anecdote, que le Masi est passé sous sa moyenne mobile à 200 jours le 18 mai 2018 après des ventes d'investisseurs étrangers. Cette "rupture" avait alors provoqué des baisses en cascade rapprochant l'indice d'une situation de Bear market.  Ce 15 mai 2019, quasiment un an jour pour jour après cet évènement, il récupère cette moyenne mobile, symbole incontestable d'amélioration notable de la confiance.

 

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