En 2023, le total de dépenses du budget général, y compris les dépenses relatives à la dette publique, s’élève à 486,39 milliards de dirhams contre des prévisions de 419,73 milliards de dirhams en 2022, soit une augmentation de 15,9%. Ce chiffre est susceptible d'évoluer à cause de plusieurs paramètres, dont le coût de la dette.
L'année 2022 a été marquée par un retournement haussier des taux, rendant la dette publique plus chère aussi bien au niveau local qu'international. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2023 alors que l'Etat souhaite augmenter ses dépenses.
Ainsi, en tenant en compte des recettes et des dépenses liées au budget général, y compris l’amortissement de la dette publique ainsi que les recettes et les dépenses des Segma et des CST, les besoins de financement du budget de l’Etat s’élèvent à un total d’environ 193,08 milliards de dirhams en 2023.
En vue de couvrir ces besoins bruts de financement, notamment en ce qui concerne le financement de nouveaux projets d’investissement, l’Etat dispose de la possibilité d’emprunter, pour une période déterminée, auprès des emprunteurs nationaux, notamment en émettant des bons du Trésor et des obligations, dont la maturité varie entre 13 semaines et 30 ans ou, auprès de créanciers internationaux qu’ils soient bilatéraux (Etats) ou multilatéraux (partenaires techniques et financiers et institutions financières internationales, tels que la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international) ou sur le marché international et les créanciers privés. Il s’agit des emprunts externes.
L'impact de la hausse des taux
Alors que le consensus table sur une poursuite de la hausse des taux sur le marché primaire des bons du Trésor, le ministère des Finances mise sur un impact de 19,8 millions de dirhams sur les charges d'intérêt pour chaque hausse de 1 point de base (0,01%). A titre de repère, les taux obligataires ont enregistré en 2022 des hausses variant entre 63 pbs et 167 pbs par rapport à fin 2021, selon les maturités. Quant à la dette extérieure, une augmentation de 1 point de base (0,01%) des taux d’intérêt engendrerait un surcoût de 10,6 millions de dirhams des charges en intérêts de la dette extérieure pour l’exercice suivant.
Impact des fluctuations des cours de change sur les charges de la dette
La dette extérieure doit être analysée à travers l'angle des devises qui est encore plus important que l'effet taux. Car dans l’hypothèse d’une appréciation de l’Euro face au Dirham de 1%, le service de la dette extérieure du Trésor enregistrerait une hausse de 24,1 millions de dirhams au titre de l’exercice suivant. Par contre, dans l’hypothèse d’une appréciation du Dollar face au Dirham de 1%, le service de la dette extérieure du Trésor enregistrerait une hausse de 39,6 millions de dirhams ou 0,28% au titre de l’exercice suivant.