BMCI a obtenu l'autorisation de Bank Al-Maghrib pour rembourser par anticipation 750 MDH de dettes émises en 2012. Une opération courante dans le secteur, surtout que, en ce moment, la fenêtre de tir sur les taux est idéale; donc autant en profiter pour rembourser les dettes. Mais, en face, les Asset Managers apprécient avec réserve ce remboursement par anticipation. Ils jugent insuffisante l'offre de la banque.
Le remboursement de cette dette subordonnée était prévu in fine, en 2022. Mais BMCI a fait jouer une clause qui lui permet le remboursement anticipé dès cette année. La banque a proposé aux porteurs de ces titres de percevoir les intérêts dus ainsi que le remboursement des obligations le 22 novembre 2017. Mais les gérants déplorent l'absence "d'effet marché" dans le taux. "Ce n'est pas normal que l'on nous rembourse une dette par anticipation au nominal. Cette ligne va se solder par des moins-values sur nos fonds obligataires", explique un gérant.
Les gérants taux toujours sous pression
Les gérants obligataires sont dos au mur (On en parle ici). Leur pouvoir de négociation s'amenuise face aux émetteurs qu'ils accusent d'imposer des conditions difficiles aux investisseurs. "Le risque est que l'ensemble des émetteurs, surtout du secteur bancaire, commence à nous imposer des conditions de remboursement similaires", explique un autre gérant. A noter que la BMCI a reçu l'aval de Bank Al-Maghrib pour cette opération et que la note d'information ne prévoit pas de conditions particulières si le remboursement anticipé est activé. Tout est donc légal et autorisé.
En attendant, les gérants tentent de faire pression avant le 22 novembre. Certains menacent de boycotter les prochaines opérations de haut de bilan, dont une est d'ailleurs en cours de placement. Au sein de la banque, on reste néanmoins confiant sur l'issue de l'opération. Au-delà de cette opération, c'est un effet jurisprudence sur des dettes plus importantes qui est craint par les Asset Managers.