LONDRES, 24 septembre (Reuters) - Les cours du pétrole grimpent de plus de 2% lundi, à des plus hauts de quatre ans, au lendemain du refus poli signifié par l'Opep à la demande du président américain Donald Trump d'une hausse de la production pour accroître l'offre mondiale.
Le baril de Brent de mer du Nord, référence du marché mondial, a atteint un plus haut depuis novembre 2014 de 80,94 dollars le baril, en hausse de 2,14 dollars ou 2,7% sur la séance. Il a ensuite reflué pour revenir vers 80,70 dollars vers 10h00 GMT.
Le brut léger américain s'appréciait de 2% à 72,21 dollars à ce stade.
L'Arabie saoudite, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, et la Russie, principal allié du cartel, ont exclu dimanche toute augmentation supplémentaire de pétrole dans l'immédiat, restant sourds aux appels de la Maison blanche.
"Je n'influence pas les cours", a dit à la presse Khalid el-Falih, le ministre saoudien de l'Energie, au terme d'une réunion à Alger de ministres Opep et non-Opep.
Donald Trump avait tweeté jeudi que l'Opep "devait faire baisser les prix maintenant."
Les groupes de négoce Trafigura et Mercuria ont estimé lundi que les prix du baril de brut pourraient atteindre les 100 dollars (85 euros) en fin d'année ou au début 2019 avec l'entrée en vigueur, prévue le 4 novembre, des sanctions américaines visant l'industrie pétrolière iranienne.
Les analystes de JP Morgan estiment que les sanctions pourraient entraîner le retrait du marché mondial de 1,5 million de barils par jour, un chiffre qui selon Mercuria pourrait atteindre les 2,0 milliards.
Une source proche des débats au sein de l'Opep avait indiqué à Reuters vendredi que l'organisation et ses alliés discutaient d'une hausse de 500.000 bpj de leur production.
"Nous nous attendons à ce que les pays de l'Opep qui disposent de capacités non-utilisées, emmenés par l'Arabie saoudite, augmentent leur production sans compenser complètement la baisse des volumes iraniens", a dit Edward Bell, analyste matières premières de la banque Emirates NBD.
L'Iran, de son côté, a affiché sa confiance dans sa capacité à continuer d'écouler sa production à l'étranger.
"Les Etats-Unis rêvent de réduire les exportations iraniennes à zéro, ne serait-ce que pour un seul mois, mais ce rêve ne deviendra pas réalité", a réagi lundi le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, cité par l'agence de presse Isna.
Dans ses prévisions de marché publiées vendredi, JP Morgan juge "probable" une poussée des prix vers 90 dollars le baril dans les prochaines semaines en raison des sanctions américaines contre l'Iran.
Les stocks de brut aux Etats-Unis sont à leur plus bas niveau depuis le début 2015 et les derniers chiffres des puits en activité suggèrent un ralentissement prochain de la production dans ce pays, même si elle actuellement proche d'un niveau inédit de 11 millions de barils par jour.