Les actionnaires institutionnels représentant 12% du capital de la Samir, dont notamment Atlanta et Sanad, des fonds d'investissements gérés par Attijariwafa bank, par BMCI, ainsi que la Caisse marocaine de retraite, viennent d'obtenir une expertise judiciaire. Il s'agit de déterminer, si dans l'exercice de ses fonctions, la direction générale de la Samir a bien agi dans le respect de l'intérêt social de la société et au plus près des intérêts des actionnaires. "Le président a accédé à notre requête dans le cadre d'une procédure contradictoire lors de laquelle les avocats de la Samir se sont opposés à notre demande. La mission de l'expert est en cours. Il réalise des investigations sur certaines opérations de gestion conduites par la direction générale de la Samir", souligne Kamal Nasrollah, avocat chez Baker & McKenie en charge des intérêts de ces actionnaires institutionnels, dans un entretien publié par l'Usine Nouvelle.
Quelques dysfonctionnements relevés
"En 2014, le Conseil d'administration avait notamment demandé à la direction générale de procéder à la couverture des stocks d'hydrocarbures. Or, du fait de l'effondrement des cours de pétrole au printemps 2015, la société s'est retrouvée avec un stock fortement dévalorisé. A ce moment-là, on s'est rendu compte que la direction générale n'avait pas suivi la ligne du Conseil d'administration et n'avait pas couvert les stocks. Ceci a engendré une perte pour la Samir de l'ordre de trois milliards de dirhams", explique Kamal Nasrollah.
Par ailleurs, poursuit-il, en juin 2015, le DG de la Samir "s'est versé un bonus conséquent par une filiale à 100% de la Samir, alors même que la situation de la société était tendue. On nous a opposé qu'on ne pouvait pas demander d'expertise de gestion parce qu'on ne représente pas 10% des actions de la filiale. Cela donne un peu une idée de la conception du droit que se fait la direction générale de la Samir. Ce serait aberrant d'aller dans ce sens, dans la mesure où il s'agit d'une filiale à 100% de la Samir. Fort heureusement, le tribunal n'a pas suivi cette argumentation et a décidé qu'à partir du moment où mes clients étaient actionnaires de la Samir, l'expertise pouvait être étendue à cette filiale".