Mercredi 22 Mars 2017

Ce qu'il faudra surveiller dans les comptes annuels des immobilières

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Alors que la saison des résultats annuels bat son plein, les immobilières cotées, elles, se font désirer. Si l'on sait que Addoha a l'habitude de publier le 31 mars, il y a de fortes chances que Résidences Dar Saada (RDS)et Alliances s'alignent également sur les derniers jours du mois de mars pour livrer leurs copies. Les clés pour décrypter rapidement les forces et les faiblesses de chacune de ces 3 valeurs. 

 

 

 

Cours des trois valeurs immobilières sur un an. Légende en haut à gauche. Direct FN

 

 

Oubliez le rendement 

Les valeurs immobilières n'ont jamais été des valeurs de rendement. Le marché les apprécie plus pour leur liquidité, surtout concernant Addoha. Les gérants sont souvent obligés de les implémenter dans leurs portefeuilles vu leurs tailles. La décision de se renforcer ou de s'alléger intervient en fonction de l'évolution des fondamentaux et des perspectives de croissance. En d'autres termes, c'est la santé financière qui compte. Chacune des trois valeurs étant dans une phase distincte de son cycle de vie et chacune ayant son propre businessmodel, les repères ne sont pas les mêmes. Addoha doit convaincre sur son Plan génération Cash (PGC), Alliances doit afficher une dette inférieure aux attentes et RDS doit dégager une profitabilité conforme à ses propres prévisions. 

 

Dar Saada : Un profil de croissance 

Dès son introduction en Bourse, Dar Saada s'est présentée comme une valeur de croissance. Les sociétés de Bourse qui couvrent la valeur la recommandent généralement à l'achat en s'appuyant souvent sur ce "trait de caractère". Pour ne pas décevoir, la société devra donc livrer des ventes et des bénéfices en croissance. Dans sa toute dernière note d'informations, qui date de novembre 2016, le management de RDS s'est engagé sur un chiffre d'affaires de 1,8 milliard (contre 1,7 Md en 2015)  et un résultat net consolidé d’environ 470 millions de dirhams (contre 450 MDH en 2015). Tout dépassement des estimations sera salué. Au niveau de l’Afrique subsaharienne, la société qui se disait engagée dans l’étude de projets en Côte d’Ivoire et au Gabon, doit conclure rapidement pour s'offrir des relais de croissance. La réserve foncière au Maroc sera également scrutée. En revanche, le marché sera moins regardant sur le niveau d'endettement de l'immobilière, la stratégie de RDS étant singulière en la matière : Les dettes tirées vont directement dans les projets et les remboursements se font à la vente, directement depuis le notaire. On peut même dire que l'endettement est synonyme de croissance pour la société, d'autant plus que ses dettes sont maîtrisées. 

 

Addoha : Les ventes et les préventes à surveiller 

Avec plus de 3 Mds de dirhams de dettes remboursées, les objectifs du PGC en termes de désendettement seront largement atteints pour Addoha. Le marché se tourne depuis le dernier trimestre de 2016 vers l'état des ventes et des préventes où le promoteur est pour l'instant en dessous des objectifs fixés. Il faudra donc surveiller l'évolution des ventes et des préventes par rapport aux objectifs à fin 2016. Une autre donnée à surveiller est relative à la production. Car, Addoha doit déstocker et toute hausse de la production non vendue risque d'être sanctionnée. La stratégie commerciale d'Addoha par le passé optait en effet pour le lancement à la commercialisation de plusieurs tranches sans que les anciennes tranches ne soient achevées, et ce pour réaliser des ventes de plus de 25.000 par an. Cette stratégie envisageable dans un marché à très forte demande engendre à long terme d’importants stocks de produits finis, ce qui a d'ailleurs déclenché le plan de sauvetage. 

Par ailleurs, Addoha s'est engagé sur un chiffre d'affaires de 7,44 Mds de dirhams cette année. Il faudra surveiller ce chiffre. Quant aux dividendes, le promoteur a promis dans son PGC de les rehausser à partir de 2015. Rappelons que 2,25 D/action ont été distribués l'an dernier. 

 

Alliances : L'endettement (seul indicateur) à surveiller

Après une année 2015 catastrophique où le marché avait carrément enterré le promoteur, le premier semestre 2016 a donné quelques signaux encourageants sur la valeur. En octobre 2016, le management s'est engagé sur un chiffre d'affaires de 3,9 Mds de dirhams et un résultat net positif pour 2016. Le marché s'attend donc à une forte croissance de ces indicateurs par rapport à une année 2015 difficile, reléguant les indicateurs de profitabilité au deuxième rang en termes d'importance. En revanche, ce que scruteront les boursiers, c'est la capacité de la société à réduire son endettement.  Ahmed Ammor, DG d'Alliances, avait annoncé une dette nette en amélioration dans des proportions meilleures que les prévisions. Entre dette privée et dette bancaire, le promoteur a choisi de placer le curseur à gauche. "La dette bancaire se rembourse normalement au fur et à mesure de l'avancement des livraisons. Quant à la dette privée, sa négociation devrait aboutir au moins à une baisse de 1,8 Md de dirhams après exécution des protocoles”. Le management devra donc livrer un niveau de désendettement supérieur aux attentes pour espérer faire réagir le marché. 

 

Fondamentaux des trois valeurs immobilières : 

 Fondamentaux des trois valeurs immobilières. Direct FN

 

 

 

 

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