« Il est vrai que la sanction pécuniaire fixée à 3,3 MMDH est inédite pour le marché marocain. À titre indicatif, celle-ci représente 8,8% du CA et 52% des bénéfices de Maroc Telecom prévus en 2019. Compte tenu de son caractère exceptionnel, cette amende ne devrait pas entamer la qualité des fondamentaux de l’opérateur », commente la recherche d’attijari qui relève une perte de 3,8 DH de la valeur par action, soit moins de 3,0% sur la base du cours actuel.
« Le Groupe devrait revenir rapidement aux niveaux de résultats pré-amende en termes de BPA et de DPA », notent-ils.
Un accord à l’amiable envisageable ?
Pour AGR, il est difficile de se prononcer avec certitude sur un éventuel accord à l’amiable entre l’ANRT et Maroc Telecom et ce, en raison du caractère inédit de cette situation.
Toutefois, ils relèvent à l’échelle internationale deux cas de figure en la matière. Le premier concerne MTN qui a écopé initialement d’une amende record de 3,9 MM$ infligée par l’Autorité des Communications du Nigeria. Après plusieurs négociations, l’opérateur a divisé par deux cette amende avec un paiement sur 3 ans.
Le second cas concerne la France qui a donné la possibilité aux opérateurs télécoms de négocier directement avec le Conseil de la Concurrence. La sanction encourue peut être réduite de moitié si l’opérateur s’engage à ne pas contester la « réalité des griefs » notifiés et à modifier ses comportements futurs.
La correction du titre sur le CT constitue un point d’entrée intéressant
« Nous anticipons un redressement rapide du titre et ce, une fois que les modalités de règlement de cette amende seraient connues. Par contre, le titre pourrait afficher une volatilité accrue sur le CT sous l’effet de l’évolution des négociations et des anticipations sur le montant à décaisser », lit-on dans la note.
La correction du titre sur le CT constitue un point d’entrée intéressant pour les investisseurs à horizon de placement supérieur à 3 ans. À titre d’exemple, en appliquant une décote de 10% sur les FCF futurs des activités du Groupe au Maroc, justifiée par le risque réglementaire, le cours fondamental du titre demeure toujours attractif à 160 DH.