Au menu de la troisième édition du «Rendez-vous de Casablanca de l’assurance», 26 panels de haut niveau plancheront sur les nouveaux défis de l’industrie de l’assurance: changement climatique, cybercriminalité, terrorisme et hyper connectivité des objets.
Plus de 800 participants, provenant d’une trentaine de pays dont dix d’Afrique, ont pris part à la troisième édition du «Rendez-vous de Casablanca de l’assurance», organisée par la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR), du 13 au 15 avril à Casablanca. Un événement qui, comme l’a si bien rappelé le président de la FMSAR, Mohamed Hassan Bensalah, s’est imposé comme l’événement-phare de la communauté de la place financière de Casablanca, avec un positionnement ancré dans le continent africain.
Pas moins de 26 panels sont programmés et seront animés par des experts nationaux et internationaux sur les nouveaux risques qui ont émergé ces dernières années, sous l’effet du changement climatique, de la cybercriminalité ou encore du terrorisme, remettant en cause la conception classique de l’industrie de l’assurance. Celle-ci n’a plus d’autre choix que de se réinventer. Lors de son allocution à l’ouverture de l’événement, le président de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Ex-Daps), Hassan Boubrik, s’est réjoui de l’installation récemment au Maroc d’un régime obligatoire de couverture de risques catastrophiques, dans le cadre d’une démarche de partenariat public privé (PPP), requérant une prise de risque du côté des assureurs dont le rôle au niveau de la première mouture était réduit au seul créneau de la distribution. Brassant 1,5% du marché mondial de l’assurance (dont 70% aux mains de l’Afrique du Sud), l’Afrique présente un potentiel énorme, tiré par la révolution technologique et le niveau élevé des investissements projetés.
Mais pour pouvoir développer ce potentiel, Hassan Boubrik plaide pour des marchés mieux intégrés avec des acteurs plus forts. Cela passe, dit-il, par l’optimisation de la réglementation et la consolidation du marché en développant des acteurs transnationaux. «La qualité de la régulation est essentielle», renchérit Bernard Spitz.
La Google car, un tremblement de terre pour le secteur
La Google car a été impliquée en février dernier dans un accident du premier genre. Car cet accident a poussé le secteur mondial des assurances à se poser la question suivante : A qui incombe la faute ? Au constructeur, au conducteur passif de la voiture, au logiciel embarqué ? Légalement, la réponse n'est pas tranchée. Il est vrai que la commercialisation de masse de cette voiture n'est pas prévue pour demain, ni son arrivée sur le marché national d'ailleurs. Mais elle ouvre la voie vers une réflexion d'actualité pour nous. Avec l'arrivée de l'assurance multirisque habitation ou encore les industries hyper automatisées comme dans le secteur automobile, les assureurs doivent se mettre à niveau et être capables de formuler des tarifications justes. A qui incombe la faute, dans le cadre d'une assurance habitation, lorsqu'un garage électrique bousille une voiture ? Et lorsque cette machine automatisée de Renault blesse un ouvrier ? Autant de questions qu'il faut désormais prendre en compte.
Le risque climatique également
Face aux dangers nouveaux qui menacent la planète, l’industrie de l’assurance est appelée à développer et explorer de nouvelles solutions. Le président de la Commission énergie, climat et économie verte au sein de la CGEM (en charge également du pôle PPP au sein du comité de pilotage de la COP22 prévue en novembre prochain à Marrakech), n’a pas hésité à rappeler aux participants au Rendez-vous de Casablanca de l’assurance que l’Afrique n’est pas responsable de la dégradation du climat, mais elle subit les effets du changement climatique. «Il y a moyen d’accompagner les assureurs par des fonds dédiés au changement climatique, genre Fonds vert pour le climat», a-t-il lancé en invitant les assureurs à émettre des propositions dans ce sens lors de la COP22. Ce sont la, les nouveaux risques émergents.