Mercredi 24 Decembre 2025

Secteur bancaire : Résilience confirmée, performances solides et valorisations toujours attractives

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Porté par la détente des taux et la bonne tenue des marchés, le secteur bancaire bénéficie à nouveau d’un environnement plus lisible. La progression des résultats, le renforcement des niveaux de solvabilité et une liquidité confortable replacent les banques au centre de l’intérêt des investisseurs. Derrière l’amélioration conjoncturelle, les fondamentaux demeurent le socle de cette trajectoire.

Un système bancaire solide, soutenu par la dynamique macroéconomique

Le système bancaire marocain continue d’afficher des fondamentaux robustes, soutenus par un environnement macroéconomique plus favorable et par un cadre prudentiel solide. Dans une note récente, MSIN met en lumière le renforcement structurel du secteur bancaire sur la période 2015–octobre 2025, tant sur le plan des ressources que de la rentabilité.

Sur la période analysée, les dépôts bancaires ont progressé de manière régulière, passant de 815 milliards de dirhams en 2015 à près de 1 299 milliards de dirhams à fin octobre 2025, soit un taux de croissance annuel moyen de 4,8%. Cette évolution reflète à la fois l’amélioration de la capacité d’épargne des agents économiques et la confiance durable accordée au système bancaire.

Certaines accélérations ponctuelles ont été observées, notamment en 2020, 2022 et 2024, traduisant un comportement d’épargne renforcé dans un contexte successivement marqué par la crise sanitaire puis par les tensions inflationnistes. La forte progression enregistrée en 2024 s’explique également par l’impact de l’amnistie fiscale, qui a favorisé une entrée significative de liquidités dans le circuit bancaire.

Dans le même temps, les crédits bancaires sont passés de 784 milliards de dirhams à plus de 1 188 milliards de dirhams à fin octobre 2025. Si leur rythme de croissance demeure légèrement inférieur à celui des dépôts, cette évolution confirme le rôle central des banques dans le financement de l’économie réelle. L’écart croissant entre dépôts et crédits suggère par ailleurs l’existence d’une liquidité structurelle confortable, permettant aux établissements d’absorber la demande tout en respectant les exigences prudentielles.

Coût du risque : une trajectoire contrastée

Les coûts du risque ont, pour leur part, évolué de manière hétérogène entre 2015 et 2024. Après une relative stabilité entre 2015 et 2019, autour de 7 à 8 milliards de dirhams, ils ont fortement augmenté en 2020, culminant à près de 12,5 milliards de dirhams, sous l’effet de la crise sanitaire. Un reflux progressif a été observé entre 2021 et 2023, avant une nouvelle hausse en 2024, à plus de 13 milliards de dirhams, liée notamment au renforcement des provisions sur des créances sensibles inscrites en watch-list.

Solvabilité et rentabilité renforcées

Selon les dernières données publiées à l’issue de la réunion du Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques, le secteur bancaire a confirmé le renforcement de ses fondamentaux financiers, affichant une rentabilité soutenue et une adéquation confortable des fonds propres.

À fin juin 2025, le résultat net du secteur, établi sur base sociale, enregistre une progression de 25%, portée par les bonnes performances des activités de marché et d’intermédiation. Cette dynamique a permis de consolider davantage la solvabilité du secteur, avec des ratios de fonds propres de catégorie 1 et globaux de 13,8% et 16,4%, largement supérieurs aux minima réglementaires de 9% et 12%.
Sur base consolidée, ces ratios ressortent respectivement à 12,3% et 14,3% au premier semestre 2025. Les tests de résistance macroéconomiques menés par Bank Al-Maghrib confirment par ailleurs la résilience du secteur face aux chocs, tandis que le ratio de liquidité à court terme demeure au-dessus du seuil réglementaire.

Des résultats bancaires en nette amélioration en 2025

Les résultats semestriels 2025 confirment cette dynamique positive. Au premier semestre, les banques cotées affichent un Produit Net Bancaire (PNB) en hausse de 7,4% à 49,1 milliards de dirhams, bénéficiant à la fois de l’assouplissement monétaire et de la bonne tenue des marchés financiers.

La marge d’intérêts progresse de 6,6%, portée par la croissance des encours et une gestion active des marges. Attijariwafa Bank enregistre une hausse proche de 7%, tandis que Banque Centrale Populaire et Bank of Africaaffichent des progressions comprises entre 4% et 6%. La marge sur commissions progresse de 4,4%, soutenue par la bonne dynamique des activités de services.

Le principal moteur de la croissance du PNB demeure toutefois le résultat des opérations de marché, en hausse de 14,8%, profitant pleinement de la performance des marchés financiers. À l’exception de BMCI et CIH Bank, dont la progression est restée plus modérée, l’ensemble des établissements affiche des hausses significatives.

Au niveau sectoriel, le résultat d’exploitation progresse de 18,6% à 22,5 milliards de dirhams, tandis que le RNPG s’améliore de 18,2% à 12,5 milliards de dirhams, soutenu par la croissance des revenus, la maîtrise des charges et la baisse du coût du risque (-10,8% à 6,9 milliards de dirhams).

À fin septembre 2025, le PNB consolidé des sept banques cotées atteint 72,6 milliards de dirhams, en hausse de 6,3%. Hors CFG Bank, le résultat brut d’exploitation progresse de 14,1%, bénéficiant notamment d’un recul de 9,8% du coût du risque, tandis que le RNPG global s’inscrit en hausse de 13,5% à 17,5 milliards de dirhams.

Dans ce contexte, le secteur bancaire marocain, solide et bien capitalisé, s’inscrit dans une dynamique bénéficiaire favorable, avec des résultats en nette progression, alors même que les niveaux de valorisation demeurent maîtrisés. Les PER du secteur restent contenus autour de 12x à 14x en 2025, des niveaux historiquement inférieurs à ceux observés avant 2020, laissant subsister un potentiel d’attractivité pour les investisseurs.

Nissrine EL MARINI

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